Une matinée entre théorie et pratiques

Le 25 mai 2023

Session de sensibilisation à la Langue des Signes Française (LSF)

Le 28 avril dernier, le CFA Cerfal a organisé une session de sensibilisation à la surdité suivie d’un atelier Langue des Signes Française (LSF) pour la classe des BTS Comptabilité et gestion, 1ère année, du CFA Cerfal-Campus Montsouris dont font partie deux apprenties sourdes.

Notre équipe pédagogique et les intervenants qui ont accompagné nos apprenties dans leur accueil et intégration étaient présents. Cet événement, préparé par Antoine Pubert, Conseiller Expert de l’apprentissage et référent handicap du CFA Cerfal, était une première.

Le médiateur sourd, Fred ROURA, et l’interface de communication en LSF, Aline MATHE, ont sensibilisé les jeunes à cette belle communauté pour mieux vivre ensemble. Découvrez leur interview :

Comment se déroule la prise de contact en amont d’une formation comme celle-ci ?

« Quand une personne souhaite suivre une formation dans un établissement, elle va venir s’inscrire, suivre les démarches et rencontrer le référent handicap. Ensuite, c’est l’Agefiph (actrice de référence emploi et handicap), qui va prendre contact avec le référent handicap, ou inversement. 

Un professionnel de la surdité va donc intervenir pour réaliser une évaluation au handicap pour identifier le niveau et les besoins de la personne sourde pour son accompagnement, par exemple un interprète, une interface, un codeur LPC ou un preneur de notes.

Le lien obligatoire est la Mission locale, le Pôle emploi, ou le Cap Emploi : des dispositifs spécialisés dans l’accompagnement des personnes dans l’emploi ou qui font la passerelle. »

Pouvez-vous nous parler de votre organisation en binôme ?

« Nous travaillons en binôme: quand l’un de nous est sollicité, il prend contact avec l’autre et nous organisons ensemble une sensibilisation à la surdité. Nous nous préparons pour nous adapter au mieux à la fois à la personne qu’on va rencontrer et au centre de formation, selon les besoins et les questions à poser. Ensuite, c’est toute l’organisation en interne qui va se faire entre entendants.

Le jour J, nous voyons aussi si les élèves sont demandeurs et les réactions de chacun. Pour chaque session, nous commençons par la présentation des personnes sourdes. C’est très important que tout le monde connaisse la situation. Ensuite, il y a la partie théorique qui balaye l’audition en général et permet de mieux comprendre comment se comporter et s’adapter à une personne, suivie de la pratique avec des ateliers de jeux de rôle et des activités axées sur la communication.

On fait travailler l’imaginaire, le corps, la communication visuo-gestuelle, le mime. Ce travail permet à certaines personnes de faire un pas en avant parce que souvent on se pose des questions et on hésite. On termine ensuite la sensibilisation par un jeu de vocabulaire pour que chacun puisse connaître quelques bases de la langue des signes française. »

Quelle est la différence entre le métier d’interface et celui d’interprète ?

« Pour les interprètes, au niveau de la méthode de travail de la traduction, il y a une neutralité. Tandis que pour les interfaces, il y aussi la neutralité mais qui est agrémentée de reformulation de compléments d’information de façon à s’assurer que le message soit compris pour la personne sourde.

Par exemple, quand des personnes sourdes sont d’origine étrangère, si on fait appel à un interprète qui a un positionnement neutre, il va juste traduire et donner du sens à la langue française. La personne sourde risque de ne pas comprendre ce qui se dit. 

L’interface de communication a pour objectif à chaque mission de faciliter l’intégration, l’information (les entendants des codes de la communauté sourde et les sourds des codes du monde des entendants), s’assurer de la bonne compréhension pour favoriser l’autonomie. »

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